Cartes de VIES, cartes de VILLE
collection de 38 cartes postales réalisées avec les habitants
entre 2016 et 2019 à Malakoff
+ 10 cartes postales personnelles en réponse
J’ai proposé aux Malakoffiots et Malakoffiottes, une banlieue du 92,
de réaliser «leur carte postale» (une image et un message), pour créer ensemble
l’aperçu d’un microcosme de perceptions, partager un vécu de chair et de pensées.
Loin des bureaux d’experts en aménagement urbains, la parole est donnée
à ceux qui connaissent la ville au quotidiende tout leur être.
La carte postale est un support «modeste» mais sa vocation de circulation
de mains à mains, de boîtes à boîtes, de pensées à pensées, peut s’avérer (je l’espère)
un appel puissant à dialoguer, toujours et encore, sur la question de la ville comme
bien commun. (extrait)
En partenariat avec l’association l’Ecole de la ville buissonnière et la librairie ZENOBI
Sous le bitume les herbes folles et autres récits
Images et paroles croisées avec Sawsan Awada, libraire :
Il y a quelques années, alors que tu m’embarquais dans l’observation de notre ville, tu m’as ouvert tout un champ de questions et de littérature. Et puis il y a eu cette question « existentielle » qui a été posée, qui en a engrangé tant d’autres: que signifie habiter cette ville ? Quel est l’endroit dans lequel tu te sens bien et que tu aimes et pourquoi ?
La ville n’était pas uniquement un lieu que l’on dit « habiter » mais un lieu où il est désirable « d’exister ».
Tu m’as ouvert les yeux sur la machine qui broie et les rouages de dépossession à l’œuvre mais aussi sur les moyens et les connaissances pour résister.
« Les architectes ont des bureaux avec des tables inclinées et des cœurs millimétrés. Ils imaginent des poupées habitant leurs maquettes – mais les gens inventent par leurs songes la seule ville réelle. Ainsi font les bêtes sauvages ouvrant des sentes là où il n’y en avait pas dans les prés. » Christian Bobin, L’amour des fantômes, @éditionsLHerne.
Il y a tous ses enjeux de pouvoir, de surveillance, d’alignement, de densification, de déstruction-reconstruction, de plans, de projets localo-consultativo-grandiosement menés et communiqués (avec la ribambelle de grandes affiches plates qui annonce un futur radieux sur les chantiers en cours) et puis il y a un petit et modeste marcheur en quête de sens, d’émerveillement qui ose laisser son regard divaguer et qui est parfois arrêté net par l’écho produit entre son rêve et l’espace qu’il parcourt.